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Chers amis
Ce blog vous propose quelques extraits de mon livre « Le français ne vient pas du latin ». Il prolonge la rĂ©flexion et lâapprofondit sur certains points. Ceci est dâautant plus important que jâavais sous-estimĂ© lâopposition Ă laquelle je me suis heurtĂ©, pensant un peu trop rapidement que toute personne douĂ©e de bon sens adhĂ©rerait Ă cette nouvelle thĂ©orie, tellement il y a dâincohĂ©rences dans la thĂ©orie officielle
Bonne lecture
Estimados amigos
Este portal les propone algunos extractos de mi libro â Le français ne vient pas du latin â. Prolonga la reflexiĂłn y la profundiza en algunos puntos. Esto es de suma importancia considerando que habĂa subestimado la oposiciĂłn a la que me enfrentĂ©, pensando un poco rĂĄpidamente que cualquier persona dotada de sentido comĂșn aceptarĂa esta nueva teorĂa, ya que la teorĂa oficial presenta tantas incoherencias. EncontrarĂĄn extractos en español en el sitio âEl castellano no viene del latĂnâ.
Feliz lectura
My Dearest Friends
This blog introduces extracts of my book entitled âLe français ne vient pas du latinâ (French doesnât come from Latin). It detailed some key ideas of my thesis and takes a deep look into some aspects.
This is all the more essential as I had overall under-estimated the opposition I am facing in my fight. I simply thought that any sensible man would have grasped the proof of my theory, and been alert to the inconsistancy of the official theory that I highlighted.
Happy reading
1/ A Rome coexistaient 2 peuples : lâaristocratie qui parlait latin et la plĂšbe, qui parlait roman.
2/ La langue romane parlĂ©e par la plĂšbe : - nâest pas dĂ©rivĂ©e du latin - nâest pas un latin vulgaire - nâest pas du bas-latin
3/ La langue romane est une langue indo-europĂ©enne au mĂȘme titre que le grec, le sanskrit...
4/ Les langues romane et latine se sont imprĂ©gnĂ©es lâune de lâautre pendant toute lâhistoire de Rome, sur le plan du lexique mais en rien sur le plan de la syntaxe et de la grammaire.
5/ La langue romane sâest donc latinisĂ©e sur le plan lexical donnant lâillusion dâune origine latine. Cette illusion a Ă©tĂ© sans cesse confortĂ©e par les recherches universitaires.
6/ Les Romains apportent donc dans la conquĂȘte de lâEmpire deux langues : la langue romane comme langue parlĂ©e qui deviendra la langue mĂšre de toutes les langues romanes ; et le latin comme langue Ă©crite, langue de lâĂ©rudition, du droit, puis de la religion dominante.
Est-ce que lâanglais vient du français ?
Les linguistes espagnols ont critiquĂ© ma thĂšse sans mĂȘme avoir lu mon livre. Voici Ă titre dâexemple le texte produit par lâun dâeux qui se veut une dĂ©monstration que lâespagnol vient du latin
(Los lingĂŒistas españoles han criticado mi tesis sin siquiera darse la pena de leer mi libro. A continuaciĂłn, a tĂtulo de ejemplo presento el texto producido por uno de ellos que pretende demostrar que el español viene del latĂn.)
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No (non) conozco (cognosco) este (iste) nuevo (novus) libro (liber), pero sospecho (suspicor) que la tesis (thesis) no (non) tiene (tenet) mucho (multum) futuro (futurum). SĂłlo (solum) el enunciado (enuntiatio), salvo (salvo) error (error) u omisiĂłn (omissio) periodĂsticos (in periodicis), de que "El latĂn (lingua latina) era (erat) una (una) lengua (lingua) muerta (mortua) ya (iam) en (in) el tiempo (tempus) de Augusto (Augusti)... y (et) sĂłlo (solum) era (erat) usada (usa) para la escritura (scriptura) y (et) la redacciĂłn (redactio) de documentos (documenta)..." -dice Ă©l (dicit ille)-, ya (iam) permite (permittit) ver (videre) que el Señor (senior) Cortez ignora (ignorat) o desprecia (depretiat) los miles (milia) de ejemplos (exempla), escritos (scripti) sobre (super) piedra (petra) o papiro (papyrus), que (qui) demuestran (demonstrant) un (unus) uso (usus) continuo (continuus) de una (una) escritura (scriptura) latina (latina) popular (popularis), espontĂĄnea (spontanea) y (et) cotidiana (quotidiana), empezando por las inscripciones (inscriptiones) funerarias (funerariae) mĂĄs (magis) humildes (humiles), de todos (toti) los cuales (quales) tenemos (tenemus) testimonios (testimonia) durante (durans) todo (totus) el Imperio (imperium) Romano (romanus), y (et) mĂĄs (magis).
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Pour montrer que ce « raisonnement » manque de sĂ©rieux , jâai Ă©crit ce petit texte en anglais truffĂ© de mots français. On pourrait en conclure aussi sottement que lâanglais vient du français
(Para mostrar que este « razonamiento» carece de seriedad, he escrito este pequeño texto en inglĂ©s lleno de palabras francesas. Se podrĂa concluir de la misma manera tonta que el inglĂ©s viene del francĂ©s.)
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I (je) suppose (suppose) you (vous) have (avez) no (non) idea (idĂše) regarding ( au regard) the main (maint) linguistical (linguistique) problems (problĂšmes) . I (je) regret (regrette) you(vous) are unable (inapt) to conceive (concevoir) an (une) other (autre) theory (thĂ©orie). Is (est) your (votre) intelligence (intelligence) limited (limitĂ©e) ? Drop (dĂ©rapez) the lessons (leçons) that you (vous) have (avez) studied (Ă©tudiĂ©) at (Ă ) the university (universitĂ©) , open (ouvre) your (vos) eyes (yeux), adopt (adoptez) a (une) new (neuf) mentality (mentalitĂ©) . It is (câest) difficult (difficile) to change (changer) oneâs point of view (son point de vue),but my (ma) theory (thĂšse) gains (gagne) ground in(en) private(privĂ©) circles (cercles)
En vĂ©ritĂ© ceci illustre la vraie nature des langues romanes. De mĂȘme que lâanglais est une langue germanique qui a absorbĂ© de nombreux mots français, les langues romanes sont issues dâun « italien ancien » totalement distinct du latin , qui au contact du latin sâest enrichi de nombreux mots latins, donnant lâillusion aux analystes peu scrupuleux que les langues romanes viennent du latin.
(En verdad lo anterior ilustra la verdadera naturaleza de las lenguas romances. De la misma manera que el inglĂ©s es una lengua germĂĄnica que ha absorbido numerosas palabras francesas, las lenguas romances provienen de un âitaliano antiguoâ totalmente distinto del latĂn, que al contacto del latĂn se ha visto enriquecido con numerosas palabras latinas, dando la ilusiĂłn a los analistas poco escrupulosos que las lenguas romances vienen del latĂn.)
Chers amis espagnols, je sais que le choc est rude pour vous, mais lisez mon livre et vous découvrirez de nouveaux horizons
Amicalement
(Estimados amigos españoles, sé que el choque es rudo para ustedes, pero leen mi libro y descubrirån nuevos horizontes
Cordialmente)
Deux thÚses sont en présence :
- La thĂšse officielle qui fait dĂ©river les langues romanes dâun latin vulgaire, thĂšse officielle dĂ©fendue et enseignĂ©e par toutes les universitĂ©s
- La thĂšse de Yves Cortez, qui dĂ©fend lâidĂ©e que, ce qui est appelĂ© « latin vulgaire » est en fait une langue trĂšs diffĂ©rente du latin, mais trĂšs proche de lâitalien et qui ne dĂ©rive pas du latin.
Monsieur J.K Domene, docteur en linguistique, sâindigne dans un commentaire paru dans ce blog, que lâon puisse soutenir un point de vue qui a fait lâobjet de tant et tant de publications et qui fait lâunanimitĂ© de tout temps.
Pourtant la position officielle nâest pas aussi solide quâil y paraĂźt.
Je pose Ă Jose Fernando Domene , Ă Michel Banniard, Ă Henriette Walter et Ă Alain Rey, entre autres reprĂ©sentants de lâorthodoxie, les questions trĂšs simples et trĂšs concrĂštes suivantes :
1 . Pourquoi en pleine apogĂ©e de lâempire romain, et Ă une Ă©poque oĂč les Romains ont Ă©tabli des Ă©coles aux quatre coins de lâempire, la littĂ©rature latine dĂ©pĂ©rit et ne produit plus , que trĂšs exceptionnellement, de textes « vivants » (romans et piĂšces de thĂ©Ăątre ) ?
2 . Pourquoi les Romains ne parlent jamais de latin vulgaire, mais de langue vulgaire ? Les Romains mentionnent bien lâexistence dâune langue populaire, mais pas dâun latin dĂ©formĂ©.
3 . Pourquoi , si lâitalien et le français viennent de la mĂȘme langue mĂšre, le français ressemble plus Ă lâitalien quâĂ sa langue mĂšre, le latin ? Alors que lâune et lâautre langue auraient dĂ» dĂ©river chacune de la langue mĂšre, lâune gardant des traits que lâautre nâaurait pas gardĂ©.
Jâattends sur ce point une rĂ©ponse prĂ©cise. Ainsi pourquoi le genre neutre , les adjectifs verbaux , la forme passive, tous les verbes dĂ©ponents , etc etcâŠont disparu Ă©galement dans les deux langues ? Comment, dans des contextes historiques totalement diffĂ©rents, lâitalien et le français auraient-ils pu se transformer de la mĂȘme maniĂšre ?
4 . Pourquoi, en appliquant le principe trÚs simple de la reconstruction de la langue mÚre, on ne remonte pas au latin ? Des linguistes de grande renommée ont déjà depuis longtemps mis ce pont en évidence.
5 . Pourquoi la grammaire grecque en 25 siÚcles a si peu évolué malgré que la GrÚce ait été envahie pendant de nombreux siÚcles par des puissances étrangÚres.
6 . Pourquoi lâancien français et lâespagnol ancien nous rapprochent de lâitalien et non pas du latin ?
Je me contente de ces quelques questions, mais la liste de nos interrogations aurait pu sâallonger encore. Ce sont ces questions auxquelles la thĂ©orie officielle ne donne pas de rĂ©ponse.
Merci aux protagonistes de la théorie officielle de répondre point par point à ces 6 questions, simplement et concrÚtement.
Bordeaux le 22 mai 2008-05-22
Yves Cortez
LâESPAGNOL ANCIEN
( El castellano antiguo)
Lâespagnol ancien nous est connu par de nombreux textes , entre autres: « El mio Cid », « El poema de Fernan Gonzales », « Los siete infantes de Lara », « El clerigo ignorante » de Gonzalo de BerceoâŠCes Ă©crits qui datent pour la plupart des alentours du XIII° siĂšcle sont trĂšs faciles Ă lire. En effet, prĂšs de 95% du vocabulaire de cette Ă©poque est identique au vocabulaire de lâespagnol contemporain. A titre dâexemple nous donnons un extrait du poĂšme du Cid avec la traduction en espagnol contemporain:
Ya, Senor glorioso, Padre que en çielo estas
(oh, senor glorioso, Padre que en cielo estas)
Fezist cielo e tierra, el terçero el mar
(hiciste cielo y tierra, el tercero el mar)
Fezist estrellas e luna, el sol pora escalentar
(hiciste estrellas y luna, el sol para calentar)
Prisist encarnacion en Santa Maria Madre
(te encarnaste en Santa Maria Madre)
En Beleen apareçist, commo fue tu veluntad
(en Belen aparaciste como fue tu voluntad)
Voici maintenant un extrait du texte des « Los siete infantes de Lara »
Cuando esto oyo Gonçalo Gonzales pesole mucho de corazon e non lo pudo sofrir, e dexose ir para el a tan bravamiente, que mas no pudo, e diole una tan grant punada en el rostro, que los dientes e las quixadas le crebanto, de guisa que luego cayo muerto en tierra a los pies del caballo.
Lâanalyse des textes Ă©crits en espagnol ancien , dont nous avons donnĂ© un bref aperçu ci-dessus , appellent trois remarque dâimportance :
1 . En lâespace de 700 ans lâespagnol a trĂšs peu Ă©voluĂ©. Ceci ne nous Ă©tonne pas, tant la faible transformation des langues dans le temps est une constante universelle, et ceci vaut tout particuliĂšrement pour les langues romanes. Lâexemple espagnol est un exemple supplĂ©mentaire Ă ceux dĂ©jĂ exposĂ©s dans mon livre et qui rend trĂšs improbable la transformation radicale que le latin aurait subi sur les plans de la syntaxe, de la grammaire, et du vocabulaire pour devenir du castillan dans les 700 annĂ©es qui vont de la chute de lâempire romain Ă lâapparition des premiers textes romans, alors que dans les 700 ans annĂ©es suivantes le castillan nâaurait connu pratiquement aucun changement. Nây a tâil pas eu autant de bouleversements, de mĂ©langes de population, et de guerres pendant ces deux pĂ©riodes ?
2 . Lâ espagnol ancien nâapparaĂźt pas comme un stade de la langue intermĂ©diaire entre le latin et lâespagnol. En effet , on pourrait penser que si lâespagnol vient du latin, plus on remonte dans la temps et plus on devrait trouver de traces de latin. Or Ă y regarder de trĂšs prĂšs, et sans a priori, les diffĂ©rences que nous observons nous rapproche de lâitalien et non du latin dans lâimmense majoritĂ© des cas. Jâai Ă©tudiĂ© avec beaucoup dâintĂ©rĂȘt ce quâen disent les universitaires espagnols et je suis frappĂ© par leur acharnement Ă inventer une origine latine Ă tous les mots dâespagnol ancien, au besoin en invoquant de fort improbables glissements phonĂ©tiques et sĂ©mantiques.
Je vous donne ci-dessous la comparaison entre les vocabulaires de lâespagnol ancien, de lâitalien et de lâespagnol contemporain.
Espagnol ancien ( italien / espagnol contemporain )
E ( e / y )
AprĂšs ( presso / cerca )
Asas ( assai / bastante )
Cama ( gamba / pierna
Suso ( su / arriba )
Yuso ( giu / abajo )
Brial ( braca / tunica )
Puorta (porta / puerta )
Començar (cominciare /empezar )
Otrosi ( altresi / tambien )
Oras ( ora / ahora )
Remanir ( rimanere / quedar )
Taido ( tagliato / tajado )
Semejar ( somigliare / parecer )
Aguardar ( guardare / mirar )
Vibda ( vevova / viuda )
Colpe ( colpo / golpo )
Cuer ( cuore / corazon )
Do ( dove / donde )
Estrena ( strenna /dadiva )
Falifa ( felpa / pellica )
Guarir ( guarire/ salvar )
Tirar ( tirare / sacar )
Guisa ( guisa / modo )
Luene ( lon.tano / lejos )
Maguer ( magari / aunque )
Mas ( mai / jamas )
Meter ( mettere / colocar )
Je vous laisse apprĂ©cier lâĂ©tonnante ressemblance Ă lâitalien des mots de lâespagnol ancien qui nâont plus cours aujourdâhui. Je nâai pas cherchĂ© Ă faire une sĂ©lection particuliĂšre. Je me suis contentĂ© de puiser le vocabulaire dans les textes anciens classiques et je nâai rencontrĂ© que trĂšs exceptionnellement des mots qui ressemblaient plus au latin quâĂ lâitalien.
Si vous ajoutez Ă ces ressemblances de vocabulaire celles de la grammaire et de la syntaxe, la ressemblance Ă lâitalien paraĂźt encore plus saisissante !
Conclusion : Lâespagnol, comme toutes les langues romanes, ne vient pas du latin par lâeffet dâun bouleversement total de cette langue dans un laps de temps trĂšs court, mais de lâitalien. Le vocabulaire latin que lâon trouve en abondance en espagnol, comme dans toutes les autres langues latines, provient dâemprunts Ă la langue savante .
A ROME COEXISTAIENT DEUX PEUPLES ET DONC DEUX LANGUES
La reconstruction de la langue parlĂ©e par les Romains, faite Ă partir des langues romanes, mâa amenĂ© Ă considĂ©rer que ce que nous appelons le « latin vulgaire » nâest autre que de lâitalien. Jâai appelĂ© cet italien : « italien ancien », mais il est probable que les Romains dĂ©signaient leur langue du terme de « roman ».
Pour autant je ne considĂšre pas que la langue latine ait Ă©tĂ© une langue artificielle. Le latin et le roman ont coexistĂ© pendant des siĂšcles, avant que le latin ne devienne la langue de lâĂ©rudition et prenne un statut de langue Ă©crite, alors que le roman sâimposait comme langue parlĂ©e. Les Romains sont devenus bilingues et ont apportĂ© leurs deux langues dans tout lâempire : une langue Ă©crite, le latin et une langue parlĂ©e le roman.
Les deux langues correspondaient Ă deux peuples qui ont longtemps coexistĂ© avant de fusionner en un seul peuple, et nous allons essayer de retrouver dans lâhistoire de Rome la trace de ces deux peuples distincts.
Nous possĂ©dons essentiellement deux sources sur la histoire ancienne de Rome : les Ă©crits de Tite- Live et ceux de Denys dâHalicarnasse. Ces deux historiens ont vĂ©cu pratiquement Ă la mĂȘme Ă©poque. Le premier est nĂ© en 59 av JC, le second en 54 av JC ; le premier est mort en 17 ap JC, le second en 8 ap JC.
Lâun et lâautre nous parlent dâune Ă©poque lointaine sur laquelle ils possĂšdent trĂšs peu dâarchives et se basent surtout sur la tradition orale. Tite-Live a la sagesse de prĂ©venir le lecteur dans sa prĂ©face :« Quant aux rĂ©cits relatifs Ă la fondation de Rome ou antĂ©rieurs Ă sa fondation, je ne cherche ni Ă les donner pour vrais ni Ă les dĂ©mentir : leur agrĂ©ment doit plus Ă lâimagination des poĂštes quâau sĂ©rieux de lâinformation ». Denys dâHalicarnasse a moins de scrupule et nous propose une version de lâhistoire de Rome avant la fondation de la ville. Nous ne devons pas prendre pour argent comptant sa version de faits qui se sont dĂ©roulĂ©s quelque 1000 ans avant la naissance de lâhistorien!
Nous pourrions dĂ©crĂ©ter, en nous basant sur lâanalogie des termes, que le latin Ă©tait la langue du peuple latin et que le roman Ă©tait la langue du peuple de Rome. Mais les choses ne sont pas si simples. Tite-Live nous dĂ©crit la rivalitĂ© qui a opposĂ© ces deux peuples pendant prĂšs de 160 ans, depuis la bataille du Lac de Regille en 499 av JC, suivi dâun premier traitĂ© dâalliance en 493 av JC, jusquâĂ la soumission dĂ©finitive des Latins en lâan 339. Un an avant cette soumission, Annius, le reprĂ©sentant des Latins, sâexprimant devant le sĂ©nat romain, fait une proposition de fusion des deux peuples, basĂ©e sur une reconnaissance mutuelle : « Il faut que lâun des deux consuls soit pris Ă Rome, lâautre dans le Latium, que nous formions un seul peuple, un seul Etat, ( âŠ), et recevions tous le nom de Romain . » Cette proposition sera rejetĂ©e par le sĂ©nat romain qui se fait dĂ©jĂ Ă cette Ă©poque une haute idĂ©e de Rome.
Tite-Live prĂ©cise que lors du dernier conflit entre les Romains et les Latins « ce qui avivait lâinquiĂ©tude des Romains câĂ©tait que lâon avait Ă lutter contre les Latins dont la langue, les mĆurs, le mode dâarmement(âŠ) correspondaient Ă ceux des Romains. » Etonnants peuples, Ă la fois si proches gĂ©ographiquement et culturellement, mais rivaux sans merci. Ces deux peuples Ă©taient-ils si proches que Tite-Live le dit ?
Pour autant, je ne pense pas que ce soit dans la soumission du peuple latin aux Romains quâil faille chercher la progressive disparition du latin comme langue parlĂ©e. Car si le peuple latin est dĂ©finitivement soumis Ă Rome Ă partir de lâan 339, la langue latine continue Ă ĂȘtre Ă©crite et enseignĂ©e. Elle va rester la langue de lâĂ©lite aristocratique et des lettrĂ©s, pendant de nombreux siĂšcles, tandis que la plĂšbe optera pour la langue italienne.
Câest Ă lâorigine de la formation de Rome quâil faut chercher lâexplication de la coexistence de deux langues. DâoĂč vient quâil y a Ă Rome des patriciens et des plĂ©bĂ©iens, deux classes sociales apparemment Ă©tanches et aux pouvoirs si disproportionnĂ©s ? Il est vraisemblable que cela renvoie Ă la crĂ©ation de Rome, ou Ă sa conquĂȘte par un peuple qui va imposer sa domination pendant des siĂšcles, de mĂȘme que lâaristocratie en France sera franque aprĂšs la victoire de Clovis ou que lâaristocratie en Angleterre sera normande aprĂšs la victoire de Guillaume le ConquĂ©rant ou mongole en Chine Ă diffĂ©rentes pĂ©riodes de lâhistoire chinoise.
Mais Ă Rome, comme ailleurs le peuple soumis finira par revendiquer une part du pouvoir et par obtenir un rĂ©Ă©quilibrage des pouvoirs. Ecoutons le discours du consul Quinctius Capitolinus aprĂšs lâĂ©limination des decemvirs en 445 : « La suppression de nos privilĂšges, nous lâavons souffert( âŠ), quel terme aura notre discorde ( sous-entendu entre patriciens et plĂ©bĂ©iens) ? Quand pourrons-nous former une seule ville ? Quand pourra-t-elle ĂȘtre notre patrie commune ? » Ce discours nous dĂ©voile que, si les patriciens appellent de leurs vĆux la fusion en une seule ville et en une seule patrie de deux fractions de la population romaine, Rome est encore en ce temps lĂ composĂ© de deux peuples. Les patriciens et les plĂ©bĂ©iens sont donc deux peuples historiquement distincts.
Lâanalyse linguistique, basĂ©e sur la reconstruction de la langue-mĂšre des langues romanes, nous a permis de mettre Ă jour lâexistence dâune langue parlĂ©e, qui nâest pas un latin dĂ©formĂ©, mais de lâitalien. Nous sommes donc en prĂ©sence de deux langues, le latin et lâitalien, et de deux peuples, les patriciens et les plĂ©bĂ©iens. Je propose, en toute logique, de considĂ©rer que la langue des patriciens Ă©tait le latin et celle de le plĂšbe, lâitalien.
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Cartularios de Valpuesta
Les Espagnols sâintĂ©ressent tout particuliĂšrement aux Cartularios de Valpuesta , car ils considĂšrent ces documents Ă©crits du IX° au XIII° siĂšcle, comme des tĂ©moins de la transformation du latin en castillan. Tout me laisse Ă penser, et nous allons tenter de faire une analyse de ces textes, quâil sâagit en fait de documents Ă©crits dans un mauvais latin , ou plutĂŽt dâune latinisation de textes conçus en langue romane, trĂšs prĂ©cisĂ©ment en castillan et en aragonais.
Rappelons tout dâabord que les Français pensent aussi que le Serment de Strasbourg est un document qui illustre le passage du latin au français. Jâai dĂ©montrĂ© dans mon livre « Le français ne vient pas du latin » que ce texte Ă©tait en fait la preuve quâen cette annĂ©e 842 existait dĂ©jĂ une langue proche du français, qui conservait beaucoup de traits de son origine italienne et non latine.
Les Italiens ont cru trouver de mĂȘme dans « LâIndovenillo veronese » (la devinette de VĂ©rone) un texte illustrant le passage du latin Ă lâitalien. Jâai apportĂ© dans ce blog des Ă©lĂ©ments montrant quâil sâagissait en toute vraisemblance dâun document Ă©crit par quelquâun qui avait une connaissance imparfaite du latin, et non dâun texte intermĂ©diaire entre le latin et lâitalien.
Un lecteur avisĂ© de mes Ă©crits faisait dans ce blog le commentaire suivant : « 0n pourrait dire de mĂȘme des 'Cartularios de Valpuesta', censĂ©s ĂȘtre le plus ancien document roman, et qui semble plutĂŽt du latin de cuisine accommodĂ© de quelques mots castillans, soit que l'auteur maĂźtrisait trĂšs mal le latin, soit qu'il a tentĂ© de faire une sorte d'interlingua Ă peu prĂšs accessible au vulgaire. »
Revenons donc aux Cartularios de Valpuesta, aprĂšs avoir constatĂ© que les Espagnols ne sont pas les seuls Ă rechercher dĂ©sepĂ©rĂ©ment les preuves dâune improbable transition entre le latin et leurs langues.
Un des meilleurs connaisseurs de ces textes, Emiliano Ramos Remedios, dans son analyse magistrale « Analisis lingĂŒistico » appelle notre attention sur un point important : « Une sĂ©rie de documents datĂ©s de 1132, principalement le document n° 162 de cette mĂȘme annĂ©e, reprĂ©sente dĂ©jĂ des documents quasi « romans » (Il en est de mĂȘme des documents n°176 de lâannĂ©e 1184 et n°177 de lâannĂ©e 1190).»
Quant Ă celui de lâannĂ©e 1200 le n°178 je vous laisse apprĂ©cier, si vous mettez de cĂŽtĂ© la formule introductive, son caractĂšre proprement castillan : » In Dei Nomine. Esto sea sabudo a los que son et a los que seran , que Fortun Sangez De Butrana dio una tierra al molin de rriba por anniversario a los chanonigos de Valpuesta ».
Lâ analyse dĂ©taillĂ©e des textes, parmi les Cartularios de Valpuesta Ă©crits en castillan, nous apprend tois choses :
- Dâune part, que la langue castillane existait dĂ©jĂ vers lâannĂ©e 1100
- Que cette langue ressemble trĂšs fortement au castillan contemporain, et quâelle en a toutes les caractĂ©ristiques principales sur les plans de la syntaxe, de la grammaire et du vocabulaire.
- Et curieusement, alors quâen lâan 1132 on parle manifestement dĂ©jĂ le castillan, les Cartularios de Valpuesta utilisent alternativement soit une langue proche du castillan, soit une langue latinisĂ©e, jusquâen 1200.
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En conclusion :
1 . Nous dĂ©couvrons que le castillan existait dĂ©jĂ dans une forme trĂšs proche de lâactuel castillan, confirmant par lĂ une rĂšgle constante : les langues Ă©voluent lentement. Ce qui rend improbable une transformation radicale du latin sur les plans de la syntaxe, de la grammaire et du vocabulaire en lâespace de quelques siĂšcles, alors que les langues romanes malgrĂ© les bouleversements considĂ©rables que les pays romans ont connu en 10 siĂšcles nâauraient pratiquement pas Ă©voluĂ©es.
2 . A bien y regarder, les textes en castillan ancien, Ă©crits il y a plus de 800 ans ne nous dĂ©voilent pas de traits latins rĂ©siduels. En menant une analyse systĂ©matique comme je lâai fait pour lâancien français, on dĂ©couvrirait une convergence avec lâitalien et non avec le latin.
3 . Si , comme le montre le texte datĂ© de 1132, le castillan existait Ă cette Ă©poque, les textes « latinisants » Ă©crits quelques dĂ©cades avant et aprĂšs cette date ont un caractĂšre nettement artificiel. Ce mauvais latin rĂ©sulterait non pas dâune transformation progressive du latin en castillan, puisquâil est contemporain du castillan, mais dâune connaissance imparfaite du latin, et donc serait la manifestation dâun jargon « latinisant » qui satisfaisait tous les lecteurs de cette Ă©poque .
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Bordeaux le 16 avril 2008
Yves Cortez
Lâindovinello Veronese
La devinette de VĂ©rone
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La devinette de VĂ©rone ( lâindovenillo veronese) est considĂ©rĂ©e comme le texte roman ( volgare en italien) le plus ancien, elle aurait Ă©tĂ© Ă©crite vers lâan 800, câest-Ă -dire quelque cinquante ans avant les serments de Strasbourg.
La question qui intĂ©resse les linguistes est de savoir en quelle langue est Ă©crit le texte. Est-ce dĂ©jĂ de lâitalien, est-ce un stade intermĂ©diaire entre le latin et lâitalien, et si oui, quelles seraient les transformations que lâon peut observer.
Voici le texte :
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Se pareba boves
Alba pratalia araba
(et)Albo versorio teneba
(et)Negro semen seminaba
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PremiĂšre remarque
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Le texte original est particuliĂšrement illisible, et peut donner lieu Ă plusieurs transcriptions. Jâen veux pour preuve que certains mentionnent un mot supplĂ©mentaire (et), et que dâautres ne le mentionnent pas .
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DeuxiĂšme remarque
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De mĂȘme que pour la transcription des serments de Strasbourg, il y a un parti pris « latinisant » de la part des analystes contemporains . Ainsi, ceux qui ont rajoutĂ© le mot « et », le transcrivent « et » et non pas « e », alors que le texte, pour autant que lâon puisse le lire correctement, ne permet pas de dâaffirmer la prĂ©sence de la lettre « t ».
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TroisiĂšme remarque
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Est-ce quâun texte aussi court peut rendre compte de la façon dont on parlait Ă lâĂ©poque ? Il faudrait de nombreux textes pour pouvoir analyser la langue de lâĂ©poque. Il faut donc se garder de gĂ©nĂ©ralisations sur la langue de lâĂ©poque, Ă partir de ce seul texte.
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QuatriĂšme remarque
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Les Ă©crivains et les scribes de cette Ă©poque Ă©taient parfaitement bilingues, et surtout nâĂ©crivaient quâen latin. On peut donc concevoir quâils avaient une tendance naturelle Ă latiniser leurs Ă©crits.
Câest en ayant prĂ©sent Ă lâesprit toutes ces remarques que lâon peut commencer Ă aborder lâanalyse du texte de la devinette.
1 . Se pareba boves
Â
On trouve deux traductions pour cette premiĂšre partie du texte
Soit : Il poussait devant lui ses bĆufs
Soit : il ressemblait Ă des bĆufs.
Â
2 . Alba pratalia araba
Â
LĂ encore on trouve deux traductions.
Soit : il labourait le champ blanc
Soit : il labourait les champs blancs
Â
Je ne vois, pour ma part, aucune raison de traduire « alba pratalia » par un pluriel ! Ni le latin, ni lâitalien ne formeraient les pluriels de la sorte.
Â
3. Albo versorio teneba
Negro semen seminaba
Â
LĂ les traducteurs sâaccordent pour comprendre la mĂȘme chose ( Ă lâexception dâHenriette Walter qui traduit tous les verbes par des pluriels)
Â
Il tenait une charrue blanche
Il semait une semence noire
Â
En conclusion ce texte est-il un stade intermĂ©diaire entre le latin et lâitalien ?
1 . Le vocabulaire de ce texte est latin , à la seule exception du mot « versorio »
Ainsi pour le mot « boves » on trouve le français « bĆuf », lâitalien « bue » , le roumain « bou » et lâespagnol « buey » . Tous ces mots devraient venir dâun mot unique « bu-» ( en fait, dans la logique de ma thĂ©orie, les mots des langues romanes actuelles viendraient de lâitalien ancien « bue » ) Il est improbable que le mot « boves » , sâil est roman, nâait pas encore perdu son « v » pour donner les autres formes romanes que nous connaissons oĂč ne figure jamais la lettre « v ». Il est donc latin.
2 . Sur le plan grammatical, on remarque que si lâauteur a voulu Ă©crire en latin, il ignore les dĂ©clinaisons et omet le « t » Ă la troisiĂšme personne du singulier
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Ma proposition
Je considĂšre que le texte de lâIndovinello Veronese a Ă©tĂ© Ă©crit par une personne qui a essayĂ© dâĂ©crire en latin, et qui a rĂ©ussi sur le plan du vocabulaire pour lâessentiel, mais qui, par contre, a fait de grosses fautes de grammaire.
Son vocabulaire nâest en aucune façon roman.
En dâautres termes le texte de lâIndovenillo Veronese ne peut pas ĂȘtre considĂ©rĂ© comme lâacte de naissance de la langue romane.
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Tel est mon point de vue, merci de me faire connaĂźtre le vĂŽtre.
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Le systĂšme casuel de lâancien français est toujours prĂ©sentĂ© comme une preuve de la transformation progressive du latin en français.
Sylvie Bazin-Tacchella , professeur Ă lâuniversitĂ© de Nancy, reprenant la thĂšse officielle dans son livre « Initiation Ă lâancien français »( Ed Hachette 2001) expose :
« Les substantifs se dĂ©clinent en ancien français(âŠ)Cette flexion est un hĂ©ritage du systĂšme latin, trĂšs simplifiĂ©. Alors que le latin comportait six cas la langue mĂ©diĂ©vale nâen comporte plus que deux. »
SimplifiĂ©, en effet, il lâest le systĂšme casuel de lâancien français, qui selon la norme officielle serait le suivant : Au cas rĂ©gime, câest Ă dire Ă tous les cas autres que le nominatif il nây a pas de diffĂ©rence avec le français contemporain, au cas sujet seul le nominatif masculin se distingue en mettant un « s » au singulier, et aucune dĂ©sinence au pluriel.
Mon commentaire :
1 . Il faut beaucoup de bonne volontĂ© pour voir un rĂ©sidu de dĂ©clinaison latine dans ce petit « s » qui apparaĂźt de temps en temps dans les textes dâancien français. Nous parlons lĂ de textes des annĂ©es 1200 câest-Ă -dire Ă©crits seulement 8 siĂšcles aprĂšs lâeffondrement de lâempire romain. Quand on pense que le grec a gardĂ© tous les cas sauf un , et le plus souvent Ă la lettre prĂšs, en 25 siĂšcles ! Le latin ne nous aurait lĂ©guĂ© quâun petit « s » comme tout hĂ©ritage de son abondante dĂ©clinaison ! Ils se contentent de bien peu de choses les tenants de la thĂšse officielle dâune origine latine des langues romanes.
2 . Ce quâils appellent pompeusement systĂšme casuel, se rĂ©sume en fait Ă ceci : Les « dĂ©clinaisons » de lâancien français sont strictement identiques Ă celles du français contemporain Ă une diffĂ©rence prĂšs : le nominatif masculin, et seulement si les prĂ©dicats se terminent par une consonne. Mais pour se raccrocher au latin on prĂ©sente ce lĂ©ger marquage du nominatif masculin sous la forme dâun systĂšme casuel.
3 . Pour comprendre le « dessous » des choses nous allons analyser la déclinaison des articles définis en ancien français :
Cas sujet Masculin FĂ©minin
Singulier li la
Pluriel li les
Cas régime Masculin Féminin
Singulier le la
Pluriel les les
Je rappelle ( voir mon livre page 61) que les langues romanes se sĂ©parent en deux groupes pour ce qui est du pluriel des substantifs. Le groupe des langues parlĂ©es en France, en Espagne et au Portugal, et le groupe des langues parlĂ©es en Italie et en Roumanie. Les premiĂšres font leur pluriel en « s » , les secondes font leur pluriel en « i ». Ce qui mâamenait Ă conclure que les langues romanes sont issues de la mĂȘme origine , mais quâĂ la marge on pouvait considĂ©rer quâil y avait deux variantes dialectales de lâitalien ancien.
On constate que les articles dĂ©finis de lâancien français sont identiques Ă ceux du français contemporain, Ă la seule exception du nominatif masculin.
Il semblerait que le français ancien témoigne des deux formes dialectales. Pour le nominatif masculin, le français ancien aurait adopté la forme « italo-roumaine » et dans tous les autres cas, la seconde forme. Nous avons bien sous les yeux les deux formes romanes connues.
3 . Autocritique : Ma proposition fonctionne pour les articles dĂ©finis mais ne nous explique pas la prĂ©sence dâun « s » au singulier du cas sujet et son absence au pluriel . Est-ce un artifice orthographique des lettrĂ©s ? En toute hypothĂšse voir dans ce malheureux petit « s » comme le fait madame Sylvie Bazin-Tacchella et ses collĂšgues spĂ©cialistes de lâancien français un hĂ©ritage « de la deuxiĂšme dĂ©clinaison latine » câest croire Ă lâĆuvre du saint-esprit. Je demande aux universitaires de rester dans le strict cadre laĂŻc ! Et surtout de ne pas inventer de traces de latin aussi tirĂ©es par les cheveux.
4 . A se focaliser sur ce petit « s » madame Sylvie Bazin-Tacchella ne voit mĂȘme pas que la matiĂšre sur laquelle elle travaille, lâancien français, est essentiellement du français contemporain . VoilĂ bien une preuve vivante de la stabilitĂ© des langues. Cet ancien français en 8 siĂšcles ( encore !) nous a transmis sa syntaxe, sa grammaire et 90 % de son vocabulaire, malgrĂ© les bouleversements incommensurables que la France a connu pendant ces 8 siĂšcles. Sur le plan grammatical, lâancien français, lui, nous a transmis beaucoup plus que ce petit « s » rĂ©siduel que nous aurait transmis le latin!
Quel manque de discernement, quel enfermement dans le dogme de la part de certains professeurs de lâuniversitĂ©. Car si madame Bazin-Tacchella et ses confrĂšres voient dans ce « s » du latin , câest parce quâils raisonnent Ă lâenvers et quâils partent du postulat que le français vient du latin. Non , madame. Dites que vous faites lâhypothĂšse que ce « s » serait un rĂ©sidu du latin, mais ne prĂ©sentez pas ce « s » comme une preuve dâune origine latine du français. De grĂące de la rigueur. Vous ne dĂ©montrez rien, vous dissertez.
En conclusion : Ce qui est présenté comme un systÚme casuel, se résume à la différenciation des masculins au nominatif. Et plus encore, la désinence particuliÚre propre à ce cas est limitée pour les substantifs et les adjectifs aux seuls mots qui se terminent par une consonne. Des spécialistes ont cru voir dans cette désinence particuliÚre un résidu du systÚme casuel du latin. Je vous laisse juge.
Yves Cortez
Bordeaux le 8.01.2008Â .
Commentaires sur Résumé de la thÚse: Le français ne vient pas du latin
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entiendo su punto de vista, pues usted considera que el verdadero latĂn es el llamado latĂn culto, el usado por Virgilio, Catulo... mientras la gran masa de poblaciĂłn del Imperio Romano no hablaba realmente latĂn, sino una mezcla rara de lenguas del MediterrĂĄneo, que es la base de la mayorĂa de palabras del francĂ©s, español, portuguĂ©s, italiano... Pero segĂșn ese razonamiento, el francĂ©s culto, el hablado por los abogados, mĂ©dicos, ingenieros, poetas... es el verdadero francĂ©s, y la gran masa de franceses habla una mezcla de lenguas... Lo mismo se puede extrapolar al portuguĂ©s, español, italiano...
ÂżHe entendido bien su idea?
Desde luego, lo que parece claro es que a ustede le gusta crear polémica, lo cual es rentable si te publican el libro...
Saludos desde España.
Lingua galla credo neolatinam linguam est, sed tu non credis id.